The Chronology Of Water
Réalisé par : Kristen Stewart
Date de sortie : Prochainement
Synopsis : Ayant grandi dans un environnement ravagé par la violence et l’alcool, la jeune Lidia peine à trouver sa voie. Elle parvient à fuir sa famille et entre à l’université, où elle trouve refuge dans la littérature. Peu à peu, les mots lui offrent une liberté inattendue…
D’après le roman autobiographique de Lidia Yuknavitch.
La note Cinéphiles 44 : 5/10
Pour son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Kristen Stewart choisit l’adaptation de « The Chronology Of Water » de Lidia Yuknavitch. Le film est brut, douloureux, souvent éprouvant, mais aussi traversé de fulgurances étranges, dérangeantes, parfois belles. Ce récit de survie intime est une tentative sincère, habitée, mais inégale. Le montage, éclaté, syncopé, cherche la forme du chaos intérieur. Le spectateur est happé dans un flux tendu, saturé de sons, les bruitages sont omniprésents, agressifs, presque physiques. Très vite, une tension s’installe : on sent que quelque chose va mal tourner, et ce sentiment, plutôt que de lâcher prise, s’étire, s’épuise. On attend sans hâte le pire arriver. Le film ose aussi renverser certains rapports de violence, notamment conjugale. Ici, c’est la femme qui frappe, qui humilie, qui détruit, et l’homme, lui, reste là, désarmé. Il y a cette phrase, glaçante : « Je ne supporte pas sa gentillesse. » Tout est dit. Stewart filme cette noirceur avec un regard frontal, sans chercher l’excuse ou l’effet. Mais la deuxième moitié du film perd de sa force. On aurait aimé que Stewart coupe plus tôt, laisse place au silence, à une respiration. Reste un film radical, inconfortable, audacieux. Pas totalement réussi, mais impossible à ignorer.
