Superman
Réalisé par : James Gunn
Date de sortie : 9 juillet 2025
Synopsis : Superman se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor, milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane, l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?
La note Cinéphiles 44 : 7/10
Avec Superman, James Gunn ouvre le bal de son nouvel univers partagé chez DC Studios, et ce premier chapitre ne pouvait pas être plus révélateur de sa patte. Réalisateur des Gardiens de la Galaxie, il injecte ici le même goût pour le décalage, les dialogues ironiques et les seconds rôles farfelus, un cocktail qui surprend pour un héros longtemps associé à la gravité et au sérieux. Ce choix n’est pas anodin : Gunn va puiser dans Silver Age des comics, cette période des années 50-60 où Superman affrontait des menaces parfois absurdes, entouré de créatures improbables et d’alliés aux allures de caricature. Le résultat déstabilisera sans doute une partie du public, surtout en France où l’on conserve en tête l’image solennelle construite par Burton, Nolan ou Snyder, avec leurs visions sombres et mythologiques. Ici, les personnages sont volontairement gonflés, parfois crétins, et le ton flirte presque avec la parodie. Gunn assume ce virage coloré, et glisse même un chien fidèle en contrepoint comique, aux côtés d’un Green Lantern maladroit, manière d’annoncer l’ampleur du nouvel univers qu’il entend développer. Reste que cette légèreté, séduisante sur le papier, finit par amoindrir la force dramatique de Superman lui-même, un héros qui perd parfois de son aura mythique au profit du spectacle déjanté. On sourit beaucoup, on s’amuse souvent, mais l’émotion se dilue. Ce Superman version 2025 vaut pourtant le détour : un pari audacieux, qui relance le personnage en terrain inattendu.
