Dernier train pour Busan
Réalisé par : Sang-Ho Yeon Date de sortie : 17 août 2016
Un virus, des zombies, des morsures, du sang, des transmissions, des morts, non, Dernier train pour Busan n’est pas un film d’horreur. Même si le réalisateur Sang-Ho Yeon était quasiment inconnu, le fait d’avoir été présenté en Séance de Minuit au Festival de Cannes 2016 avait de quoi éveiller notre curiosité. Et puis le cinéma sud-coréen a toujours été qualitatif, Snowpiercer ou The Host pour ne citer qu’eux dans le domaine. Dès le départ, la cérébrale du film est donnée. Un robot automatique fait la circulation. Au plan suivant, de vrais agents de la circulation interrompent les véhicules pour les désinfecter. Subtilement, le cinéaste instaure une comparaison entre les hommes et les futurs zombies. Dans l’un des véhicules, un homme leur reproche de refaire le même coup que lors de la fièvre aphteuse et qu’ils vont encore tuer toutes ses bêtes. Et vient ensuite le plan où il écrase une biche et ne prend même pas la peine de vérifier si elle est encore vivante ou juste de la déplacer sur le bas-côté. Ici, Yeon montre avec brutalité l’égoïsme des hommes. Ces précieuses idées installées, l’action même du film peut commencer. Préparez-vous à passer deux heures sans aucune retenue dans vos émotions. Vous allez être effrayés, apeurés, tendus, outrés et même complètement bouleversés. Dernier train pour Busan est un drame saisissant dans les moindres scènes grâce à une mise en scène épatante, une musique accrocheuse, une maîtrise de la caméra sidérante et un casting sensationnel, avec une mention spéciale à la petite fille qui vous réserve des moments mémorables. A la fois social et politique, ce film rôde sans hésiter sur de nombreux genres et le fait même avec une grâce poétique. Un chef d’œuvre inventif qui sait faire du spectaculaire tout en étant véritablement humain.
10/10
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