Les beaux jours d’Aranjuez
Réalisé par : Wim Wenders Date de sortie : 9 novembre 2016
Les beaux jours d’Aranjuez est le premier film de Win Wenders tourné en français. Rappelons que c’est à lui que nous devons Les Ailes du désir, L’Ami Américain ou Pina et le chef d’œuvre Paris, Texas. Adapté de la pièce de théâtre de Peter Handke, le film est un huis clos dans le sublime jardin de l’ancienne star du cinéma muet, Sarah Bernhardt. Pour valoriser son espace de jeu ou les décors parisiens de l’introduction, Win Wenders choisi de tourner son film en 3D. Il est certain que la profondeur des champs apportera un complément admirable à l’œuvre, mais la 3D n’est absolument pas nécessaire à la bonne appréciation de l’histoire. C’est surtout le son qui nous émerveille. Le bruit du vent contre les feuilles instaure une tranquillité profonde propice aux confidences. Et c’est bien là le cœur du sujet. Assis sur la terrasse, un homme et une femme délient leurs langues sur leurs souvenirs, leurs expériences sexuelles ou encore le sens de la vie du point de vue de l’un ou de l’autre. A l’heure des dialectes vulgaires, parler de sexe n’a jamais été aussi gracieux et pourtant sans tabou. Même les moments les plus ignobles semblent beaux tellement ils sont racontés avec subtilité. Les beaux jours d’Aranjuez fait plutôt penser à l’univers d’Eric Rohmer que Win Wenders. On a l’impression d’avoir devant nous une nouvelle saison de sa série de Contes. Malheureusement, la prestance des comédiens ne prime pas sur la monotonie de la mise en scène. A être trop longs, les discours perdent de leur âme et par la même occasion, l’attention du spectateur. Il nous sera impossible de dire que Les beaux jours d’Aranjuez est digne d’une œuvre cinématographique. On a plutôt envie d’ouvrir le livre et de le lire à notre rythme avec nos propres transitions.
6/10