Happy End
Réalisé par : Michael Haneke Date de sortie : 18 octobre 2017
La Critique de Cinéphiles 44 :
Michael Haneke est un habitué de la Croisette. Son Amour et son Ruban Blanc ont même déjà eu la Palme d’Or. Mais ce n’est pas avec Happy End qu’il peut prétendre à un jamais deux sans trois. Il dépeint encore cette année une famille bourgeoise avec leur perversité cachée intérieure la plus profonde dans une mise en scène froide et épurée. Il va bien entendu s’entourer d’Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant qui se feront un plaisir de nous rappeler leurs précédents rôles avec Haneke. On trouvera également Mathieu Kassovitz en père égaré assez étonnant. Sous leurs apparences normales, chaque personnage a quelque chose à se reprocher. Même la petite Eve qui filme et commente tout sur l’application mobile Snapchat. Si ce début à voir une femme dans la salle de bain ou encore la mort d’un hamster est assez affolant, le format téléphone portable nous épuise. Il en va de même pour les conversations sur Facebook, dont le fil de discussion est écrit trop petit pour en jouir pleinement des mots. Pourtant nous étions en projection dans le Grand Théâtre Lumière du Festival de Cannes dont l’écran fait 19 mètres de large. A l’inverse, nous apprécions ces plans d’ensemble lointain à regarder des conversations sans les entendre. En ce qui concerne l’histoire, le cinéaste a décidé cette fois de nous mettre mal à l’aise en étant très démonstratif, voir trop. Le cynisme est alors trop évident et notre conscience ne peut encaisser seul. Avec un titre pareil, nous attendions alors une fin digne de ce nom. Elle le sera, mais arrive un peu tard.
7/10