Le Traître

Le Traître

Réalisé par : Marco Bellocchio
Date de sortie : 30 octobre 2019

La critique Cinéphiles 44 :
Assassinats à tout va, fêtes, baptême… « Le Traître » démarre sans demi-mesure et peut être difficile à comprendre dans un premier temps. Nous sommes dans les années 80 et la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. La mafia, c’est comme une famille, c’est sacré. Alors lorsqu’une personne joue la carte de la trahison, c’est un véritable tournant. C’est pourtant ce que va faire Tommaso Buscetta en collaborant avec la justice. Pour lui, la mafia est une invention journalistique, il préfère le terme Cosa Nostra et considère ses membres comme des hommes d’honneur. Buscetta a vu la moitié de sa famille se faire assassiner par des clans rivaux, dont celui de Riina. En étant le premier des grands repentis de la mafia, il va permettre l’arrestation de 366 personnes. Le film nous montre comment ce soldat influent a fui la Sicile au début des années 80 pour s’installer au Brésil avec sa femme et ses enfants. Arrêté par la police brésilienne, torturé et extradé en Italie, il finira par trahir le serment fait à Cosa Nostra pour protéger sa famille en se confiant au juge Falcone. Si le réalisateur signe une première partie un peu trop expéditive, il se rattrape pleinement dans la dernière. Construit comme un immense théâtre, Marco Bellocchio met en scène le maxi-procès avec humour et rythme de feu. « Le Traître » est finalement une fresque incroyable de confrontations verbales basée sur une vérité historique.

8/10

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