Douleur et Gloire
Réalisé par : Pedro Almodóvar
Date de sortie : 17 mai 2019
La critique Cinéphiles 44 :
Le risque lorsqu’on fait de l’autobiographie est de tomber dans le narcissisme. Nous sommes loin de ce résultat avec “Douleur et Gloire”. Pour son vingt-troisième long-métrage, Pedro Almodóvar nous décrit sa vie avec une sincère générosité. Il prête ses traits à son comédien de toujours, Antonio Banderas, qui se verra attribuer le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2019. Salvador est un homme d’âge mûr rongé entre son passé et son présent comme l’annonce la scène d’introduction dans une piscine. Le film dévoile la découverte de son homosexualité, sa dépendance à l’héroïne, sa relation parfois conflictuelle avec ses comédiens et ses nombreuses maladies et dépressions. L’esthétisme coloré et la légèreté de certains moments permettent au drame de ne jamais tomber dans le pathos. Tout respire l’authenticité. Les nombreux retours dans le passé en présence du jeune Asier Flores et Penélope Cruz retracent les premières angoissent du cinéastes avec une sensibilité touchante. La relation ambigüe du protagoniste avec les hommes est traitée avec complexité. Chaque image est une oeuvre d’art, chaque réplique à un sens et chaque interprétation est juste. Almodóvar réalise son oeuvre la plus mélancolique tout en déclarant son amour du cinéma.
10/10
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